La triple peine du locataire

par Gavin C. Taylor

pour Bilan, la référence en économie

Illustration ©Pierre Dubois

Dans un récent document de la SIA, vingt rénovations énergétiques de bâtiments locatifs ont été étudiées en profondeur. Verdict ? Aucune n'atteint les cibles calculées, l'une d'elles se permettant même une consommation plus importante qu'avant intervention. Un document d'où il ressort que pour chaque degré supplémentaire en température intérieure ambiante, un immeuble consomme 11% de plus.
Sachant que la température de calcul est de 20°C et que la température moyenne relevée sur les dits édifices était de 23°C, il a été relevé une surconsommation d'office de 33% ! Trente-trois pour cent !
Dans les cas de figure étudiés, il paraît naturel que les rénovations les plus ambitieuses (type Minergie-P et ECO) soient les moins marquées, car plus contrôlées tout au long de la chaîne... et que la nature de la propriété influence grandement les différentes « performances », allant du simple au triple, s'agissant respectivement de logement coopératif, locatif ou PPE.  Il apparaît dès lors que si le suivi d’exploitation, dans ses aspects énergétiques, est un sujet éminemment durable, à-même d’induire d’importantes économies d’énergie, force est cependant de constater que cette phase est souvent négligée ou mal préparée.

Pour le locataire, la peine est alors triple : d'abord car les hausses de loyer admissibles sont basées sur le calcul théorique. Ensuite, parce que les factures d'énergie (et donc de surconsommation) sont payées par lui-même. Enfin, parce qu'en tant que contribuable, ce même locataire paie les subventions préalables aux rénovations...

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